L'abbaye de Fontevraud est une abbaye royale ne dépendant d'aucun ordre (mais
d'inspiration bénédictine), fondée en 1101 par Robert d’Arbissel, et située près de Saumur en Anjou (maintenant Maine-et-Loire), près du confluent de la Loire et de la Vienne. La grande
particularité de l'abbaye a été d'accueillir à la fois des hommes et des femmes dans des couvents séparés, évidemment, et d'avoir dès sa fondation été dirigée exclusivement par des abbesses,
selon la règle édictée par son fondateur.
Réformateur religieux et itinérant qui avait le soutien du pape Urbain II, Robert
d'Arbrissel s'est trouvé à la tête d'un groupe de plusieurs centaines de personnes, à majorité féminine. Avec l'aide de Pierre II, évêque de Poitiers, il a dû commencer à organiser la vie
communautaire en fixant son groupe au fond du vallon de Fontevraud, à côté de la source fons Ebraldi.
« Cependant, voyant augmenter la foule de ceux qui le suivaient, il
décida, pour éviter tout acte inconsidéré, et puisqu'il importait que les femmes habitassent avec les hommes, de rechercher un lieu où ils pussent vivre sans scandale et de trouver un désert,
s'il en rencontrait. Or, il y avait un lieu, inculte et aride, planté de buissons épineux, appelé Fontevraud depuis les temps anciens... »
Baudri de Bourgueil, évêque de Dol, Vie du bienheureux Robert d'Arbrissel
Cette
abbaye avait donc la particularité d'accueillir en son sein mais séparément, des femmes et des hommes. Le premier protecteur en a été le seigneur de Montsoreau, dont le château est tout proche.
Le rayonnement du fondateur, apparaissant comme un féministe avant la lettre, y attira de nombreuses femmes nobles dont la duchesse de Bretagne, Ermengarde d’Anjou, qui y fit venir son frère
Foulque V d’Anjou, lequel favorisa l'établissement par ses dons.
Henri II
Plantagenêt, successeur de Foulque et roi d'Angleterre, en fit une abbaye royale et la nécropole de sa dynastie. C'est pourquoi lui-même et son fils Richard Cœur de Lion y ont toujours leurs
gisants, de même qu'Isabelle d’Angoulême, femme de Jean sans Terre, et Aliénor d’Aquitaine qui y finit ses jours.
Relevant
de la règle bénédictine, Robert d’Arbrissel établit une règle inédite, non dans la mixité, mais en instituant qu'après sa mort, survenue en 1116, ce serait des abbesses qui dirigeraient aussi
le monastère des hommes. Les 36 abbesses qui ont dirigé de 1115 à 1792 l'abbaye de Fontevraud ont toutes appartenu au milieu aristocratique. Parmi elles, on trouve quatorze princesses, dont
cinq de la famille de Bourdon.
Les quatre grandes règles dans l'abbaye étaient:
La
chasteté
L'obéissance
Le
silence
La
pauvreté
Bonne journée,
Chris
Vidéo de l'Abbaye, Chris